Neologizmy w teorii stylistycznej Cycerona i Kwintyliana
Abstrakt
LES NÉOLOGISMES DANS LA THÉORIE DE CICERON ET DE QUINTILIEN
L’auteur du présent article analyse du point de vue de la linguistique et de la stylistique modernes les opinions de Ciceron et de Quintilien sur les moyens de rénovation du lexique. Il parle aussi des sources grecques de ces énonciations, en s’appuyant sur les résultats des recherches philologiques actuelles. Il établit tout d’abord les limites (l’extension) des termes suivants: néologismes lexicaux et innovations lexicales. Le premier désigne les néologismes suffixaux, le second — les néologismes suffixaux, les emprunts, les calques et les mots formés avec des abréviations. Les Part. oral. 5, 16, mis à part, on constate que les mots que Cicéron appelle verba nova, novata ou facta sont des néologismes suffixaux. Les calques dont il est question dans le De orat. 1, 155, ne sont pas pour Cicéron une catégorie lexicale à part. Il s’intéresse seulement aux néologismes du style (néologismes littéraires). Il y voit un moyen d’augmenter le degré de suggestion et d’impression de la prose oratoire. Dans la rhétorique Cicéron et Quintilien font beaucoup de place aux règles pratiques concernant l’emploi des néologismes ainsi que des archaïsmes et des métaphores qui ressemblent aux premiers par leur fonction. Le choix des moyens d’expression était dicté par le décorum et il dépendait de la prédominance de l’nn des trois buts qu’on se proposait (buts définis par les mots: docere, movcre, delectare) dans le genre d’éloquence (gcnus causae), dans le style (le ton) choisi (genus dicendï), dans le discours ou dans une de ses parties. — Pour les détails v. le travail écrit par l’auteur du présent article: Archaizmy w świetle teorii Cycerona i Kwintyliana („Les archaïsmes à la lumière de la Théorie de Cicéron et de Quintilien1*), „Roczniki Humanistyczne1*, IV, 2 (1953). — La rhétorique conseillait d’employer les néologismes, les archaïsmes et les métaphores dans les cas où il s’agissait de delectatio, donc surtout dans la poésie et dans le genus demonstrativum (Cicero, Part. orat. 72; Quintilien 8, 3, 1; 10,1, 28). Quant à Quintilien, celui-ci indique clairement (1, 5, 71 — 72; 8, 3, 30 — 37; 8, 6, 31) trois façons d’enrichir le vocabulaire: par la création d’onomatopées, par la dérivation et par la composition, mais parmi les exemples qu’il cite pour illustrer ces façons d’enrichir le lexique, nous rencontrons aussi des calques, des néologismes sémantiques, des emprunts et un néologisme flexionnel. C’est pourquoi les nova et ficta de Quintilien devraient s’appeler innovations lexicales. Ce qui nous frappe c’est la présence d’emprunts (musica et piratica) et de néologismes sémantiques (favor, urbanus). Il en est ainsi car Quintilien étudie à part ces deux catégories de mots (les considérant comme peregrina et translata). D’ailleurs, ces néologismes se trouvent chez lui un peu par hasard. Quintilien souligne à plusieurs reprises qu’à Rome, le climat n’était pas favorable aux innovations linguistiques, mais, lui, il n’approuve pas l’attitude des ennemis de la création de mots nouveaux par dérivation (dérivation propre et calquage de mots grecs) et par composition. Tout en admettant les mots nouveaux, Quintilien tâche d’accorder les expériences du passé avec les exigences de l’expression, et il trouve que si ces dernières sont négligées, il y a appauvrissement de la langue.
En comparant les deux théoriciens, il ne suffit pas de dire (comme M. M. Marou- zeau et Cousin) que Quintilien est plus libéral pour les néologismes et qu’il a un sens plus net de la vie du langage que Cicéron. Ce dernier est avant tout théoricien du' style, Quintilien traite les problèmes plutôt en linguiste. C’est pourquoi le premier analyse surtout les néologismes littéraires, le second s’intéresse en plus aux néologismes du langage scientifique et de la correspondance familière. Ces deux théoriciens se complément parfaitement.
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