Romantyzm i romantycy w prywatnych polskich szkołach średnich w Kongresówce w latach 1906- 1914 (Wspomnienia lubelskie)

  • Feliks Araszkiewicz

Abstrakt

Le romantisme et les romantiques dans les écoles privées polonaises (enseignement secondaire) dans la Pologne centrale de 1906 à 1914 (Souvenirs de Lublin)

Le droit de fonder des écoles privées polonaises fut l’une des peu nombreuses conquêtes de la révolution de 1905. Ces écoles étaient entretenues par des groupes de patriotes. Les écoles gouvernementales russes continuaient à attirer les éléments opportunistes de la société surtout par des rétributions scolaires inférieures à celles des écoles privées et par des droits qu’on avait refusés à ces dernières. L’action gréviste des écoliers, couronnée par le succès—c. à d. par l’acquisition du droit de fonder des écoles polonaises — devint une action continue, de grande envergure, organisée par la jeunesse et ayant pour but la multiplication des écoles polonaises dans le pays et la liquidation des écoles russes.

Cette lutte fut engagée par les organisations de la jeunesse de gauche et les groupements progressistes - nationaux. Cette lutte était un fragment de la grande action nationale ayant pour but la libération du pays et se proposant d’obtenir la liberté par la voie des armes, en cas de guerre entre les occupants. Toute cette action portait l’empreinte romantique qui fut l’expression de la devise lancée par l'Ode à la jeunesse de Mickiewicz: „Mesure tes forces en vue des projets, et ne limite pas les projets selon tes forces”, cette lutte faisait suite aux mouvements révolutionnaires et insurrectionnels du XIX s., et elle s’inspirait de la littérature romantique.

La plupart des professeurs enseignant dans les écoles polonaises considéraient leur poste comme une mission et une lutte pour l’indépendance de la patrie, mission à caractère révolutionnaire. La jeunesse était en contact avec les universitées étrangères et avec celles de la Galicie, elle colportait des feuilles volantes avec propagande politique, elle faisait venir des oeuvres et manuels prohibés. La haute tension idéologique chez les jeunes, l’atmosphère intellectuelle et sentimentale imprégnée d’exaltation fit naître un intérêt particulier pour la littérature en général — et surtout pour les oeuvres romantiques. Principalement celles de St. Wyspiański et de Żeromski furent accueillies avec chaleur. L’étude de la littérature était considérée comme un apprentissage de l’activité patriotique. On créait des associations de jeunesse paysanne et ouvrière, on traitait sévèrement ceux qui refusaient de prendre part aux grèves, on activait le mouvement de rési- tance contre le tsarisme. Les anniversaires des insurrections étaient autant d’occasions pour manifester la volonté de lutter, armes en main, selon la devise du romantisme révolutionnaire de Mickiewicz, de Słowacki et du néoromantisme de Żeromski, on chantait alors des chants patriotiques connus: Boże, coś Polskę, Z dymem pożarów, Czerwony Sztandar, Na Barykady. Certains professeurs russes enseignant dans les écoles polonaises se rallièrent à ce mouvement, et parfois ils s’engagèrent dans les rangs des organisations clandestines, surtout à nuance socialiste, c’étaient aussi des romantiques révolutionnaires, cherchant, dans la littérature romantique, des exemples d’activité pleine de sacrifices. La jeune génération des années 1906-1914, nourrie de la poésie prophétique de Mickiewicz, de Słowacki et de Krasiński, était prête à se jeter contre l’ennemi, ne fût-ce qu’„avec une binette contre le soleil” „avec Dieu ou malgré Dieu”, sans égard aux sacrifices. Beaucoup de ces jeunes gens s’en allèrent faire leurs études à Cracovie, à Lwów, en Belgique, en France et en Suisse. C’est là que l’ouragan de la guerre les surprit, le 1er août 1914. La guerre des peuples apporta la liberté à la nation polonaise. La jeunesse romantique et l’ardente poésie prophétique de Mickiewicz triomphèrent.

Opublikowane
2019-04-23
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