Wiersze patriotyczne Mickiewicza
Abstrakt
Les poèmes patriotiques de Mickiewicz
Les éditions populaires recueillent souvent ensemble plusieurs petits poèmes de Mickiewicz et leur donnent le titre commun de „Poèmes patriotiques”. Et pour cause. Ce sont des vers relatifs à l’insurrection de novembre: La redoute d’Ordon, La nuit au bivouac (Nocleg), La mort du Colonel, Le Chant du soldat et le vers A la Mère - Polonaise (daté de 1830) présentant le fond du sentiment national de l’époque qui fit naître l’insurrection. Les mobiles ainsi que les sujets de ces oeuvres remplissent le cadre des actualités politiques. Mais le même esprit poétique les unit aux oeuvres plus célèbres du poète.
Il y a un'motif commun à toutes ces oeuvres: l’héroïsme. On y rencontre aussi le motif de métamorphose de l'âme du héros sous l’influence des sentiments patriotiques, motif caractéristique et fréquent dans l’oeuvre de Mickiewicz. Dans certains poèmes on rencontre même le motif à la Wallenrod, celui du sacrifice complet de sa personne au nom de la nation.
Ainsi on peut dire que le vers À la Mère - Polonaise est, quant à son contenu sentimental, une transposition de Konrad Wallenrod, adaptée à l’époque contemporaine du poète: un Konrad Wallenrod sans victoire, tragique et pourtant bénissant la lutte pour la patrie, -même quand c’est une lutte sans espoir. Cet acte d’amour plein d'amertume, ce chant douloureux et plein de sarcasme, glorifiant les vaillants insurgés polonais, est un poème dont l’expression est universelle puisque le patriotisme est universel et la subjugation des’ peuples est un phénomène qui se répète dans l’histoire.
La Redoute d’Ordon & quelque chose de^cette universalité, bien que la glorification d’un homme qui se condamne à périr (ce qui fait l’objet de ce vers) éveille en nous bien de doutes. D’ailleurs ce poème est très riche en nuances de sentiments: il y a de l’attendrissement, de l’indignation, de l’ironie mordante et de la pitié acerbe. 11 est tout imprégné de pessimisme^causé par les réflexions sur l’avenir de l’humanité.
Les autres vers de Mickiewicz, relatifs à l'insurrection n'ont plus cette marque d’amertume. Le héros du vers La nuit au bivouac (Nocleg) est encore un frère spirituel de Konrad Wallenrod, mais qui le surpasse par la noblesse des sentiments. Après avoir accompli son oeuvre destructrice, la voix de sa conscience lui rappelle que „les Allemands sont aussi des hommes”, ici le Commandant anonyme considère qu’il y a aussi un homme dans ce cruel et féroce soldat. Le moment du jugement coïncide avec les bonnes nouvelles des victoires polonaises, nouvelles qu’on avait attendues depuis longtemps. La sainteté de ce moment solennel ne peut pas être troublée par une punition quelconque — même quand elle devrait atteindre le pire des criminels. Pour ce chevaleresque capitaine, la mort de sa propre famille, victime de la cruauté du condottiere coupable, n’est pas une circonstance qui permettrait de rompre la solennité du moment.
La Mort du Colonel est une auréole de plus, une glorification du soldat luttant pour une sainte cause. Le colonel mourant est un soldat incomparable, comme le prouvent les circonstances de son agonie. Le trait le plus significatif, celui qui est mis au premier plan, c’est l’amour que lui témoignent les paysans: „11 dut être un guerrier puissant et glorieux, puisque le peuple le pleure, s’inquiète de sa santé et demande de ses nouvelles”. Un élément nouveau s’y joint. Ce colonel est une femme - chevalier. Ainsi qu’Ordon de la Redoute peut être considéré, en un certain sens, comme frère de Wallenrod, ainsi elle est, en un certain sens, la soeur de Grażyna: sans le tragique compliqué de l’héroïne lithuanienne, mais avec le même héroïsme qui lui permit de se métamorphoser intérieurement et même extérieurement, au moment où la patrie demanda secours et assistance.
Le Chant du soldat a un sujet plus modeste que les autres vers qui se rapportent à l’insurrection. 11 n’y a plus ici d’analyse de conflit moral (La Redoute d’Ordon ou La nuit au bivouac). 11 n’y a pas non plus de grand personnage héroïque (La Redoute d'Ordon, la Mort du Colonel). C’est, pour ainsi dire, le comble de la simplicité: confessions d’un simple soldat qui fut forcé de cesser de se battre et dut passer la frontière, pour se réfugier à l’étranger avec son escouade. L’entrain guerrier a la primauté, mais il est associé- à la nostalgie du pays, celle-ci le renforce et l’explique.
Le vers À la Mère-Polonaise et La Redoute d’Ordon sont comptés parmi les petits chefs - d’oeuvre de Mickiewicz et sont pourvus des traits caractéristiques de son „grand style”. Les trois autres vers diffèrent des précédents. Avec leur mélodie spécifique due à l’emploi de mètres syllabico-toniques (triple anapeste hyper- catalectique et trochée quadruple) ils se distinguent par un stylé très simple, fruste, comme celui des récits populaires. Tout malentendu d’interprétation est presque complètement exclu. Le „faux” est presque impossible dans les citations. Quand on parle de Mickiewicz, porte - parole du peuple, il faut ne pas oublier ces vers, dont le contenu est si accessible aux masses des lecteurs.
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