Reforma polskiej prowincji dominikańskiej w XV-XVI w.

  • Jerzy Kłoczowski

Abstract

LA RÉFORME DE LA PROVINCE DOMMINICAINE EN POLOGNE AUX XVe ET XVe SILÈCLES

L'auteur fait un exposé du cours de la réforme concernant la province polonaise de Tordre des frères prêcheurs, qui embrassait, à l'époque en question, plus de 60 monastères sur les territoires de l’Etat de Pologne, de la Silésie, de la Poméranie ainsi que de l’Etat de l’ordre Teutonique en Prusse. Il fonde son étude, en premier lieu sur des sources manuscrites, et surtout sur de précieux documents des chapitres, provinciaux, conservés en fragments pour les années 1429—1470, et presque en entier pour les années 1501—1519. Les premières tentatives de réforme de la province polonaise remontent, semble-t-il, encore au temps du général Raymond de Capoue. Cependant, la réforme, alors projetée, du couvent de Poznań (1399) ne donna pas de meilleure résultats, et c'est seulement la réforme du couvt de Wrocław, effectuée en 1432, qui eut une portée réelle et durable.

Au cours de la seconde moitié de ce siècle la réforme est dirigée par deux éminents provinciaux: Jacques de Bydgoszcz (1451—1478) et Albert de Sieeień (1478—1502). De sorte que les couvents de l’observance de la province dominicaine, à l'exception de celui de Wrocław, ne forment pas — comme cela a lieu en general, ailleurs — des congrégations à part, mais relèvent entièrement de l'autorité provinciale. Le rattachement, en 1475, de deux couvents de la Poméranie occidentale, ceux de Gryfia (Greifswald) et de Pozdawilk, à la Congrégation Hollandaise provoque une opposition de la part des provinciaux polonais. Le fait que vers la fin du XVe siècle 1/3, au moins, des monastères de la province dominicaine se trouvaient sur la liste des couvents de l'observance, nous fournit une idée sur le progrès de la réforme de cette province. Cependant, on peut avoir des doutes quant à la profondeur du mouvement. En effet, il semble que la mécanique de celui-ci consistait, en premier lieu, dans le fait que le groupe des partisans de l'idée de la réforme, profitant des possibilités que lui donnait l'autorité, tâchait d'imposer l'observance à la masse passive de ses confrères. Il en résultait que l’on acceptait d’une façon relativement facile la réforme, mais on s‘en débarrassait aussi facilement. Nous observons une pareille crise au début du XVI'- siècle. Presque tous les couvents, figurant antérieurement sur les listes de l’observance, ont dû être à nouveau réformés, en sorte que l’on trouve, dans les actes des chapitres, des doléances continuelles au sujet de la non observance des voeux et du bas niveau de l’étude. Les peines établies par les chapitres pour divers infractions constituent une illustration bien éloquente de cet état de choses, et leur chiffre élevé témoigne d'un abandon très répandu de l'observance.

Le problème des causes d'un pareil cours de la réforme et de la défaite certaine, subie par les observantins, exige encore des recherches approfondies. L'auteur se borne uniquement à attirer l'attention sur certains aspects d'ordre monastique interne du phénomène en question, Il résulte clairement des actes des chapitres provinciaux qu'au moins à partir de la moitié du XVe siècle les couvents souffraient du manque de candidats. Les épidémies, se renouvelant à l'épopue examinée, faisaient de nombreunses victimes. Dans son désir de maintenir ses biens et un nombre convenable de religieux, l'ordre des dominicains était exposé à admettre des éléments parfois très médiocres. Il manquait, en même temps, d’autorité pour imposer aux candidats une vie monastique rigoureuse. D’autre part, la pauvreté des petits monastères, situés dans des bourgades, représentait aussi un facteur très sérieux empêchant le plein développement de la vie conventuelle. Une différence très nette, soulignée même dans las textes capitulaires, s’est manifestée entre les grands couvents des grandes villes — appartenant, de règle, à ceux de 1‘obscervance — et la masse de petits couvents. Il semble que dans ces conditions 1‘erreur essentielle du mouvement de la réforme doit être cherchée dans le fait qu'on s'était borné à la réforme morale en omettant de modifier la structure de la province, modification qui aurait dû amener aussi la liquidation de nombreux petits couvents, ainsi que la concentration des forces dans les grands monastères des villes plus importantes. Cela aurait été conforme à la conception primitive, ensuite abandonnée, de la première génération des dominicains.

Published
2019-04-23
Section
Articles