„I gdzie ja się zabłąkałem?” Buchalteria. Wobec wierszy ostatnich Mickiewicza
Abstract
[Abstrakt tylko w j. francuskim / Abstract only in French]
„Et où est-ce que je me suis donc égaré?” La comptabilite. Face aux derniers poèmes de Mickiewicz
La présente esquisse a trait aux poésies lyriques écrites avec de la vie et, en même temps, avec des signes de la mémoire. Le point de départ, c'est le poème d'un des plus importants poètes, essayistes et penseurs polonais de notre siècle, Aleksander Wat (1900-1967), poème intitulé La Comptabilité (Buchalteria), où une mise au point dramatique de la vie se trouve réalisée par des données autobiographiques et des autocitations aussi bien que par des références culturelles.
En quise de complément aux considérations sur La Comptabilité et sur de nombreux vers derniers de Wat, l'auteur propose des remarques concernant les textes d'adieux d'autres poètes polonais, p. ex. Julian Przyboś, Jarosław Iwaszkiewicz, Tadeusz Różewicz. Tous ces textes, constituant une mise au point d'existences authentiques, sont du même coup une création consciente de la biographie à l'aide de la langue du mythe. Le problème central, ce n'est guère ici l'originalité, mais la difficile sincérité du poète qui se souvient; du poète concluant avec le lecteur un pacte référentiel („je promets de dire la vérité”), et en même temps mettant en oeuvre − dans le compte rendu des pertes et des gains de sa vie − des masques et des costumes historiques, reconnaissables.
Les poèmes d'Aleksander Wat, jusqu'à la limite du supportable pour la sensibilité de lecteur imprégnés du „moi” subjectif, autobiographiques presque sans pudeur, sont en même temps des „rotations d'identifications” et des reflets d'une multitude de destins et d'émotions d'autrui antérieurs. Le poète faisait appel à des rôles stigmatisés par la douleur, le péché, l'imprudence ou la hardiesse inconsidérée, en évoquant des personnages qui forment une pinacothèque de la mémoire; ce sont, entre autres, Job, le roi David, Jonas, Isae, Lazare, Macbeth, Hamlet, Empédocle, Orphée, Ulysse, Bosch, Hölderlin, Nicodème, Michel-Ange, le Christ, S. Weil, Breughel, Pascal, Heidegger, Baudelaire, Thomas à Kempis. Grâce aux citations, allusions, stylisations et collages, les oeuvres de ce poète de la culture consistent essentiellement à apprivoiser la maladie, la souffrance, la culpabilité, la nécessité de régler les factures, l'expérience de la mort enfin. Ce sont en quelque sorte des stations successives sur la voie du chercheur de la vraie connaissance, qui veut − voire même doit − retrouver dans des artefacts du passé des reflets de double, afin de témoigner ainsi de la vérité de lui-même et de son destin. Il n'y a ici aucune place pour la naveté ou un lyrisme anachronique, absent également de la poésie „infinitive” tardive de Mickiewicz.
Copyright (c) 1998 Roczniki Humanistyczne
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